Un beau jour de Juin, le 9 pour être précise, naquit à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, la petite Sandra.
Car toute petite déja, Sandra n’était pas grande.
Toujours au premier rang des photos de classe, toujours la dernière mouillée par la pluie et toujours la première le nez dans la terre quand elle se prenait une gamelle.
Peut être est-ce de là que lui vient son irrépressible besoin de faire rire ses camarades? Ce qui est sûr, c’est que le rire est très vite devenu son arme de défense massive face à des hordes de gamins qui faisaient rien qu’à la dépasser.
En revanche Sandra à mis du temps à s’autoriser à être uniquement comédienne. Parce que, soyons clairs, elle flippait sa mère à l’idée de ne pas savoir comment payer son loyer tous les mois.

Par voie de conséquence, elle a exercé un paquet de métiers différents, que je vais citer en vrac et pas dans l’ordre :

Bonne Soeur : son rêve avant ses 9 ans, mais projet contrecarré par une grosse crise de foi. Aucun bulletin de salaire signé Jésus ne traine dans son classeur spécial « je range mes bulletins de salaire comme ça je sais toujours où ils sont, enfin en principe, sauf si j’ai oublié de les ranger, ce qui est toujours possible, mais alors là je sais plus où ils sont, oh là là »

Militaire, pour faire comme son père, mais être commandé par un grand monsieur qui crie, bof bof, elle aime pas

Psychologue : mais après 5 ans d’études, l’obtention d’un DESS de psychopathologie clinique option psychanalyse elle à bien réfléchi et elle s’est dit que c’était pas assez marrant comme métier. Ici, on notera que Sandra est quand même lente à la détente. Si si, quand même. 5 ans c’est pas rapide rapide.

Directrice de clientèle dans la pub : elle a même exercé ses talents de « je te vends des trucs en te faisant rêver, oh regarde, une nana bien roulée et moitié à poil trouve que cette barre chocolatée est aussi bonne qu’elle, tu devrais en acheter tout plein » en Côte d’Ivoire pendant 2 ans (d’où la propension de Sandra a faire l’accent nouchi dès qu’elle peut). Là, par contre, son classeur spécial est tout plein de bulletins de salaire.

Vendeuse de chaussures : oui comme Muriel Robin, tout pareil, dans le magasin de sa mère. Celle de Sandra, hein, pas celle de Muriel. Sinon, ça voudrait dire que Sandra connait Muriel Robin, et non, raté, même pas. Le seul Robin qu’elle connaisse personnellement, c’est Des Bois.

Dealeuse de crédit pour une enseigne à bonhomme vert : bonheur et fierté de permettre à des gens d’emprunter pour s’acheter des produits de première nécessité comme des TV à énorme écran plat, des fours micro-ondes qui font le café et la lessive où ce genre de choses sans lesquelles la vie est impossible. (Travailler pour le Bonhomme vert lui a permis de payer ses études. De psy. Cohérence mon amie j’ai envie de dire…)

Guide au château de Saumur : un de ses jobs d’été préférés! Même si elle a faillit rater ce boulot d’été parce que la recruteuse a flippé « comment elle va faire, c’est la plus petite de toutes les plus petites guides qu’on ait jamais eu ». Mais elle ne savait pas que Sandra avait une grosse voix. Et des gros seins, mais ça n’a rien à voir.

Et enfin, un jour, la bonne idée percute le cerveau de Sandra.
Elle démissionne aussitôt de la pub pour essayer de conquérir Laurent Ruquier. Là on pourrait se dire « ben quand même, elle est drôlement rapide la p’tite », mais arriver à cette décision lui a pris un certain nombre d’années, car en parallèle de tous les métiers cités plus haut, elle a rêvé et/ou exercé son métier actuel, que dis-je un métier, une vocation, une envie irrépressible, un besoin vital, de monter sur les planches.

Beaucoup de projets de comédienne se sont ainsi succédés sans déclencher un succès mondial mais lui ont permis de tester que oui, elle a le pouvoir de faire rire. Et ça c’est bien. Elle a aussi le pouvoir d’avoir les mains en beurre dès qu’il s’agit d’attraper un objet, mais ça elle l’exerce surtout pour elle même. Que vous le sachiez n’a donc qu’un intérêt mineur, je vous l’accorde.

Elle décide d’aller chercher son camarade Pascal Rocher pour créer « Les Kicékafessa » et tenter « On n’demande qu’à en rire », le 10 Mars 2011.

Plus de 50 passages plus tard, 3 saisons de télé, un spectacle collégial au Casino de Paris et plus de 450 représentations de « Nous Deux », la pièce qu’ils ont écrite ensemble, les Kicékafessa se séparent.

Un nouveau chapitre s’ouvre dans la vie de Sandra.
Elle prend son courage à 4 mains et écrit son spectacle personnel à elle même.
« Sandra Colombo, elle a tout d’une grande » nait le 18 Janvier 2015.

Depuis, il a beaucoup évolué, beaucoup progressé, il est devenu vachement mieux, tout comme la coupe de cheveux de Sandra.

Avant d’attaquer son deuxième Avignon, en Juillet 2016, il a même subi un lifting de son titre et de son affiche.
Mais pas Sandra, dont les outrages du temps n’entame pas l’immense beauté mondialement connu (maman, il faut que tu arrêtes d’écrire des phrases dans ma biographie).
« Sandra Colombo, elle a tout d’une grande mais y’a toujours des trucs qui la dépassent… » poursuit sa route, poursuit son chemin. Et on lui souhaite tout le bonheur du monde, pour aujourd’hui comme pour demain (va falloir arrêter avec les paroles de chansons dans les phrases par contre…).